Infections respiratoires : les bactéries font de la résistance !


Depuis les années 80, les infections respiratoires sont de plus en plus compliquées à traiter. Pourquoi ? Les bactéries responsables de certaines de ces maladies sont devenues résistantes aux antibiotiques. Comment résoudre ce problème ? De la sinusite à la bronchite chronique, de nouvelles recommandations essaient de faire changer les habitudes...
Le problème des résistances des bactéries aux antibiotiques est de plus en plus préoccupant dans le traitement de nombreuses maladies. Et les infections respiratoires n'échappent pas à la règle…

Une adaptation des bactéries...

Darwin disait : "ce ne sont pas les espèces les plus fortes et les plus intelligentes qui survivent, mais celles qui s'adaptent aux changements". Les bactéries ont apparemment bien compris cela. Elles ont su s'adapter à l'utilisation croissante d'antibiotiques. Ainsi, au début des années 80, les résistances chez les pneumocoques étaient proches de zéro. 20 ans plus tard, ce taux avoisine les 50 % ! Il est donc essentiel, non seulement de trouver de nouvelles molécules, mais également de changer nos habitudes, afin d'éviter d'entretenir ou même d'aggraver ce phénomène.

Les infections respiratoires en première ligne

Les infections respiratoires sont l'une des premières causes de consultation chez le médecin généraliste. Et il est donc difficile pour le praticien de déterminer si la cause est bactérienne ou virale. De ce bon diagnostic dépendra la prescription ou non d'antibiotiques. Car ces médicaments ne sont efficaces que sur les bactéries. Et c'est l'administration "à tout va" d'antibiotiques qui est montrée du doigt dans l'apparition de résistances.

La résistance très forte en France

Outre la mise au point de tests rapides, il est urgent en France de faire évoluer les comportements. Car l'hexagone est l'un des pays européens les plus touchés par le problème de résistances. Si l'on regarde les pneumocoques par exemple, il y a 60 % de sensibilité diminuée aux pénicillines en France ou en Espagne. Cela représente 10 fois plus qu'en Allemagne ou en Italie ! Mais il est vrai que pour l'Italie, la situation est paradoxale : c'est l'un des pays les plus gros consommateurs d'antibiotiques. Mais comme l'administration est généralement faite par voie intraveineuse, l'émergence de résistances semble moins facile.

Pourquoi est-on plus sensible durant l’hiver ?

En hiver, le manque d’aération de la maison, du lieu de travail, de la crèche... associé à la promiscuité va favoriser la contagion.

En première ligne, le nez constitue une porte d’entrée évidente pour les virus ou les bactéries. Sachant qu’un simple éternuement, qui est un processus réflexe, expulse les microbes à plus de 100 km/h. Echapper à toute contamination pendant l’hiver relève presque de l’exploit !

Le froid extérieur agit lui aussi, mais de façon indirecte en mobilisant les ressources de l’organisme et en l’obligeant ainsi à tourner à plein régime pour maintenir la température corporelle. En asséchant les muqueuses des voies respiratoires, le froid les rend par ailleurs plus vulnérables aux agressions.